Scoop ou pétard mouillé ?

Le 22 octobre dernier, BBC-News se faisait l’écho des travaux d’un enseignant de l’université d’Oxford, Armand d’Angour, qui serait parvenu à recréer des musiques de la Grèce antique et à les rejouer sur des instruments de l’époque avec des "résultats 100% similaires à ceux d'il y a 1800 ans". "Il est tout à fait certain qu'il est possible de reconstituer le son de cette musique à l'original", affirmait-il. Et sur cette base, un autre enseignant, David Creese, de l’Université de Newcastle, nous propose sur les réseaux sociaux "une chanson de la Grèce antique dévoilée par l’inscription d’une stèle de pierre, et attribuée à Seikilos".

Il n’est pas de notre compétence de discuter ici de qui a découvert quoi sur la musique de la Grèce antique. Mais tout de même, mentionnons que la stèle en question fut découverte en 1883, qu’elle est exposée depuis 1966 au musée national de Copenhague. Que la "chanson" elle-même fut décryptée il y a plus d'un siècle, et souvent enregistrée par différents ensembles depuis bientôt 35 ans. Nous en avons trouvé aisément près de 15 versions différentes… ce qui n’atteste pas de sa nouveauté !

Ceci nous incite à réfléchir sur les effets pervers de l'internet, où peuvent être émis des messages non vérifiés mais pouvant susciter un intérêt général: ceux-ci seront alors forcément repris sur une multitude de sites, et seront tant répétés qu'ils finiront par apparaître comme des vérités…

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