Le monnayage étrusque n’est certes pas le domaine le plus facile à aborder par l’amateur d’archéologie, et le collectionneur qui souhaitera s’y consacrer trouvera un terrain original, mais où il risque de se sentir un peu seul.

Tout d’abord, il faut considérer que les Etrusques, de même que les Phéniciens, n’ont pas accueilli l’invention de la monnaie métallique avec l’enthousiasme des Grecs. Autre point commun avec la Phénicie, les monnayages pratiqués en Etrurie resteront à l’initiative de chacune des cités, qui sont là aussi largement indépendantes. Lorsque les monnaies apparaissent dans les premières cités, l’Etrurie n’est d’ailleurs déjà plus à son apogée et connaît ses premiers échecs face aux Romains. En fait, les Etrusques semblent s’être adaptés en s’inspirant d’abord des monnaies frappées en or et en argent qui avaient cours en Grande-Grèce (Italie du sud et Sicile), et notamment dans la colonie de Cumes qui touchait au territoire Etrusque.
Ils s’inspireront tout autant du système monétaire fondé sur le « bronze lourd » (L'Aes Grave), qui se généralise dans la République Romaine au début du III^ème siècle av.J.C. (la république romaine commence en 509 av. J.-C., à la chute du dernier roi, Tarquin le Superbe - un Étrusque - chassé du pouvoir par l'aristocratie patricienne). L’Aes grave pèse une livre romaine, c'est-à-dire 325 grammes environ.

Monnaie d'argent et influence grecque

Les premières pièces frappées en argent semblent être apparues à Vulci et Populonia, au V^ème siècle av. J.-C., avec des éditions de tridrachmes, didrachmes, statères et drachmes. Ces monnaies (475-470 av. JC.) suivent l’étalon Chalcidien pratiqué à Cumes, la colonie grecque voisine du territoire étrusque ainsi que dans d’autres cités de Sicile avec lesquelles les Etrusques commerçaient, comme Himère ou Messine (Zancle). Leur style reste globalement grec. Elles sont souvent marquées des créatures fabuleuses auquelles les Etrusques accordent des pouvoirs protecteurs.
A la fin du IV^ème siècle av. J.-C., les monnaies de Populonia portent l’inscription de la valeur de la pièce, suivant en cela l’exemple des monnaies de Grande-Grèce (Sicile notamment). Les pièces marquée « 5 » correspondent à 5 unités d’un poids d’argent de 2,25 grammes dont la valeur serait la même que l’Aes de bronze. Elles ont été suivies d’autres de valeur 20, 10 ou 5 basées sur une unité d’argent de 1,13 grammes seulement (la moitié des précédentes, comme si la valeur de l’argent avait doublé). On utilisera aussi les étalons attiques et corinthien (un statère corinthien = 2 drachmes attiques), et des pièces en or seront produites.

Monnaie de bronze et influence romaine

En ce qui concerne les monnaies de bronze, on suppose qu’elles dérivent directement des lingots de bronze utilisés comme valeur d’échange en Italie centrale au V^ème siècle av. J.C.
Vers 280 av. J.C., les Romains étalonnent leur monnaie de bronze (Aes grave) autour d’une livre (libra) de 325 grammes, divisée en 12 onces (unciae) de 27 grammes, ou 288 scrupules (scripula) de 1,13 gramme.
Les pièces étrusques en bronze, d’abord moulées, semblent suivre les étalons romains, y compris dans leurs dévaluations (ce qui peut expliquer le doublement de valeur des pièces d’argent). Vers 214, les pièces sont frappées. Celles de Populonia et Vetulonia suivent exactement l’étalon romain. L’attribution des monnaies trouvées aux différentes villes (Populonia, Volterra, Vulci) ainsi que leur datation, a été longue et controversée. Un champ d’exploration compliqué pour le collectionneur !