Les mondes antiques:  

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LES MONNAIES ROMAINES

Le domaine des monnaies romaines est immense, à la fois sur sa durée (un millénaire), sur son étendue géographique (toute la méditerranée) et sur la variété de sa production. De nombreux collectionneurs y trouvent cependant leur compte, en se limitant à un aspect tel que les portraits des empereurs - qui sont souvent d’une grande qualité - les émissions de telle ville, les représentations de figures mythologiques, etc.
Il faut ajouter que de nombreuses monnaies peuvent s’obtenir pour un prix très modeste, et – pour le chasseur de trésor – qu’il est très courant d’en trouver dans les campagnes françaises, avec la satisfaction du « je l’ai trouvé moi-même » (attention, l’usage des détecteurs de métaux est généralement interdit !). Enfin, ce monnayage étant très largement étudié, on peut s’appuyer sur des guides précis pour en approfondir la connaissance.

Vue d’ensemble

La monnaie romaine s’étend sur un millénaire (du IVème siècle av. J.C. au Vème siècle de notre ère) et sur toute l’aire méditerranéenne. Elle est pourtant apparue tradivement par rapport aux autres pays de la Méditerranée.
Le monnayage de la République Romaine a commencé avec quelques monnaies d'argent permettant de commercer avec les colonies grecques de l'Italie du sud, mais surtout de grosses monnaies de bronze coulées, dans une Italie centrale où cette ressource était moins rare.
Au début de l’Empire romain, sous Auguste, s'ajoute la monnaie d'or. Les crises politiques et économique du IIIe siècle se traduiront par une inflation qui verra la valeur des monnaies s’effondrer. Au IVème siècle, Dioclétien tente en vain de revaloriser les monnaies d'argent et de bronze, mais Constantin Ier parvient à créer un système stable fondé sur le solidus de 4,5 grammes d'or, qui conservera sa stabilité durant l'évolution de l'Empire romain en empire byzantin, où il prend le nom de nomisma. Il ne connut de dévaluation qu'au XIème siècle sous les Comnènes, soit une extraordinaire stabilité de sept siècles.

Le monnayage sous la République romaine

Les origines
Jusqu’en 400 av. J.-C., les Romains pratiquent le troc souvent basé sur la « tête de bétail », tout en connaissant les monnaies grecques. Ils commencent alors à constituer un système fondé sur des lingots de bronze, l’Aes rude (minerai brut), qui n’ont ni poids fixe, ni forme définie, ni le marquage qui définit une monnaie. Les premiers marquages représentent du bétail – ce qui rappelle le troc initial – ou des armes. Au début du IIIème siècle, les blocs de bronze prennent une forme plus régulière et, si leur poids reste quelconque, au moins y est-il marqué (Aes signatum).

L’Aes grave
Enfin, en 289 av.J.C., apparaît l’Aes grave (minerai lourd), une vraie monnaie sous forme d’un disque de bronze, d’un poids d’une livre (324 grammes), qui se divise en 2 semis, ou 3 triens, ou 4 quadrans, ou 6 sextans, ou 12 uncias (onces). On voit ici tout l’intérêt de cette « base 12 » pour définir des sous-multiples fractionnaires, par rapport à la base 10 !
Les monnaies sont moulées, et portent un relief selon leur valeur : Janus pour l’As, Minerve pour le Semis, etc. Vers 280-270, les monnaies commencent à être frappées.
Arrivent les guerres puniques, qui entraînent des dépenses considérables pour construire la flotte : pour y faire face, Rome dévalue la monnaie, c'est-à-dire le poids de bronze de chaque pièce. Vers 250, l’as ne pèse plus que 280 grammes environ. On lui donne alors des multiples, comme le sesterce et le dupondius.
L’argent, qui n’était utilisé qu’en imitation des colonies grecques d’Italie du sud au cours de leur conquête, entre en 214 av. J.C dans le système monétaire romain, en partie grâce à l'argent pris lors du sac de Syracuse en 212. Le denier, qui pèse 4,5 grammes d’argent, vaut 10 as… entretemps tombés à 53 grammes de bronze ! Sur les deniers, les motifs allégoriques inspirés de la mythologie dominent (par exemple, victoire sur un char tiré par deux chevaux).

Et les dévaluations continuent, tantôt sur l’argent, tantôt sur le bronze.
Le sesterce (1/4 de denier) devient l’unité courante du IIème siècle. Vers 140, il vaut 4 as.
Des inscriptions apparaissent à l'arrière-plan des pièces, ainsi que les noms des maîtres monétaires.
Les images allégoriques de la mythologie sont reprises à la gloire de ceux-ci.

Au Ier siècle av. J.-C., c'est seulement après de longues hésitations que les acteurs des guerres civiles font graver leur portrait sur les types monétaires. Vers 80 av. J.C., on ne frappe plus guère de monnaies de bronze, mais l’as réapparaîtra parfois, au cours des périodes suivantes

Le monnayage sous le Haut Empire

Auguste, devenu empereur en 23 de notre ère, réorganise le système monétaire et introduit une monnaie d’or, l'aureus de 7,85 grammes d’or, qui vaut 25 deniers (soit 100 sesterces, ou 200 dupondius). Le sesterce - désormais en laiton - reste la monnaie d’usage, et tous les empereurs successifs prennent soin d’y faire figurer leur portrait, voire celui des membres de leur famille. Les inscriptions sur les monnaies (les légendes) livrent les titulatures impériales dans leur intégralité.
Le revers des monnaies est un support de propagande qui fait largement appel aux allégories.
Le cistophore d'argent est utilisé en Asie mineure, où il vaut 3 deniers romains ou 4 drachmes grecques.

Au cours des années, le denier se dévalue à son tour :
- sous Septime Sévère, vers 200 après J.C, son titre passe de 70% à 50% d'argent, et le poids de l'aureus passe de 8,1 à 6,5 grammes d’or,
- en 215, Caracalla introduit un double denier appelé antoninien qui ne pèse qu’un denier et demi (5,07g), et ne contient plus que 50 % d'argent,
- en 258 sous le règne de Valérien, l'antoninien ne titre qu’environ 20 % d'argent,
- sous le règne de Claude le Gothique, (268-270), il n’en contient que 3 ou 4 % et son aspect est plus proche de celui d'une monnaie de bronze.

Le sesterce est émis jusqu'au règne de Gallien (260-268). En 274, Aurélien réforme la monnaie et augmente le poids de l'antoninien que l'on nomme alors aurelianus. il tente aussi de réintroduire l'as de cuivre et le sesterce.

Le monnayage sous le Bas-Empire

Dioclétien, en 294, tente une nouvelle réforme monétaire. l'aureus passe de 1/50 à 1/60 de livre d'or, et il crée l’argenteus (3,4g d’argent), le follis ou nummus en bronze argenté qui vaut 5 deniers, et le billon qui vaut 2 deniers.
L’inflation continuant, Constantin (306-337) crée enfin un nouveau système, où le solidus (4,5g d'or) remplace l'aureus. Il assurera - comme son nom pouvait le faire espérer - une certaine stabilité. Ses sous-multiples sont le semissis (1/2), le trémissis (1/3), le miliares, la silique, la demi-silique. Du mot solidus dérivera plus tard le sol, puis le sou…
Au Vème siècle, le système monétaire se transforme. Les éléments les plus importants en sont le solidus et le tremissis. La monnaie d'argent cesse pratiquement d'être frappée. Quant à la monnaie de bronze, elle survit après 415 en Occident et 425 en Orient sous forme d'une piècette de moins d'un gramme.


Rome, 120 av. J.C., denier, argent, diamètre 21mm, 3,61g.
TULLIA

En 120 avant J.-C., les deux consuls furent P. Manilius et Caius Papirius Carbo.

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Rome, 88 av.J.C., as, cuivre, diamètre 27mm, 13,32g.
MARCIA - Caius Marcius Censorinus

Caius Marcius Censorinus doit être identifié avec l'un des partisans de Marius, celui qui accusa Sylla de malversation à son retour d'Orient. Un des chefs du parti marianiste, il entra à Rome avec Marius et Cinna en 87 avant J.-C. et fut l'un des principaux instigateurs des massacres qui s'ensuivirent. Fidèle à la mémoire de Marius, il combattit Sylla, mais fut fait prisonnier à la bataille de la Porte Colline en 82 avant J.-C. et exécuté.

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Rome, 217, antoninien, argent, diamètre 21,5mm, 4,85g.
CARACALLA Marcus Aurelius Antoninus Auguste

L'antoninien fut créé en 215. Cette monnaie, caractérisée par la présence de la couronne radiée (solaire), pèse en moyenne 5,07 g et est taillée à 64 à la livre (1 livre = 325 g) avec un titre d'argent de 50%. Le denier, quant à lui, pèse en moyenne 3,38 g, soit une taille de 96 à la livre avec un titre d'argent lui aussi de 50%. Donc l'antoninien pèse une fois et demie le poids du denier et court pour deux deniers.

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Ticinum, Pavie, v. 278, Aureus, or, diamètre 21,5 mm, 6,49 g.
PROBUS

Probus est né le 19 août 232 à Sirmium. Il mène une brillante carrière militaire sous les règnes compris entre Valérien Ier et Tacite. Il est commandant de l'armée d'Orient à la mort de Tacite, est immédiatement proclamé empereur et triomphe facilement de Florien qui est assassiné. L'heure est grave. Le limes rhéno-danubien a cédé sous la pression des invasions germaniques. Probus restaure la paix en Gaule, en Germanie puis en Rhétie où il inflige une sévère défaite aux peuples germains, en Thrace où il écrase les Sarmates et les Scythes, en Asie Mineure qu'il nettoie des pillards et des pirates pamphyliens, enfin en Afrique où il met fin aux incursions des Blemmyes. En 280, il signe la paix avec Vahram II, monarque sassanide. Il doit faire face aux usurpations de Saturnin, Bonose et Proculus. Probus, ayant triomphé de tous ses adversaires, rentre à Rome en 281 et célèbre ses victoires. Avant de préparer une nouvelle expédition contre les Sassanides, il tombe sous les coups de ses propres soldats à Sirmium en 282.

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Samosate ou Antioche, 74, Dupondius, cuivre, diamètre 28,00mm, 12,16g.
VESPASIEN Titus Flavius Sabinus Vespasianus

Vespasien est né le 17 novembre 9 à Flacrines, près de Reate (en pays sabin). Il appartient à la bourgeoisie municipale italienne. Édile en 38, prêteur en 40, consul en 51, proconsul d'Afrique en 63, il commande avec Claude l'expédition de Bretagne. Néron lui confie trois légions et un imperium proconsulaire pour écraser la révolte de Judée en 66. Il est proclamé auguste le 1er juillet 69 à Alexandrie et ses fils, Titus et Domitien, sont promus césars. Vitellius est éliminé le 20 décembre 69. Titus est associé directement au gouvernement par son père dès 71. Son règne est consacré à la restauration politique et économique de Rome. En 73, il revêt la censure. Il meurt à Reate le 24 juin 79.

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Rome, 107, Sesterce, cuivre, diamètre 33mm, 21,81g.
TRAJAN Marcus Ulpius Traianus Auguste

Trajan est né le 18 septembre 53 à Italica, près de Séville en Espagne, comme son pupille Hadrien. Il appartient à une famille de colons qui s'est installée en Espagne. Après une brillante carrière militaire sous les Flaviens, il est consul en 91 et légat de Germanie supérieure quand il est adopté par Nerva en 97 pour lui succéder. Après la mort de ce dernier, il devient auguste. Son règne va être consacré à de nombreuses campagnes militaires contre les Germains sur le limes rhénan, ce qui lui vaut le titre de Germanicus, puis à deux guerres daciques contre Décébale qui se terminent par l'annexion de la Dacie. Trajan prépare une campagne contre les Parthes, les turbulents et puissants voisins de l'est. Il quitte Rome pour l'Orient, établit son quartier général à Antioche avant d'envahir le royaume parthe. Il ira jusqu'à Ctésiphon (Séleucie sur le Tigre). À sa mort, le 8 août 117, l'Empire est à son apogée et connaît sa plus grande extension territoriale.

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Ravenne, 408-423, Solidus, or, diamètre 20,5mm, 4,44g.
HONORIUS Flavius Honorius

Honorius, né en 384, fut nommé auguste en 393. À la mort de son père, il hérita de l'Occident avec Stilicon comme régent. Le début du Ve siècle vit une vague d'invasions sans précédent. Le limes céda définitivement sous la pression. En 410, Rome fut même prise. L'empire d'Occident est en pleine décomposition. De nombreuses usurpations ont lieu en Bretagne avec Constantin III, en Gaule avec Constans, Jovin et Sébastien, en Espagne avec Maxime et en Italie avec Attale. Honorius meurt à Ravenne en 423 après trente ans de règne, laissant un empire désintégré.

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