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 Crédits photos :

Alain Guilleux
  Photos Egypte  


Association
  
Les amis de l'Egypte ancienne

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L'ART EGYPTIEN
La perfection des formes artistiques atteintes par les artisans de l'Egypte ancienne n'est pas étrangère à la fascination qu'exerce cette civilisation. Cet art est surprenant à plus d'un titre. Tout d'abord par sa spécificité: même sans aucune notion historique, chacun reconnaît immédiatement qu’une fresque, une statue, une amulette est égyptienne. Ensuite par la longévité de ces mêmes spécificités: car - à l'inverse - le simple amateur aura quelque difficulté à faire la différence entre un bas-relief de l'Ancien Empire et un autre de la période gréco-romaine, alors que les deux sont pourtant séparés par plus de deux millénaires ! Quand on imagine avec quelle facilité on situe dans son siècle une oeuvre de la Renaissance ou du XIXème siècle, cela semble incroyable.

Bien sûr, il existe quelques différences entre les époques. Bien sûr, il y eut une période exceptionnelle, celle d'Akhénaton, le "Pharaon hérétique", qui imposa en quelques années un style, une morphologie des représentations humaines qui se reconnaît très aisément... mais dès sa disparition, on revint bien vite au classicisme le plus rigoureux.

Il faut croire que l'expression artistique était une composante de la stabilité Egyptienne, puisque même les envahisseurs, qu'ils soient Perses, Grecs ou Romains, n'ont jamais rompu la tradition, et les temples qu'ils édifièrent conservèrent les grandes lignes du style pharaonique. Les masques des momies "dorées" et les "portraits du Fayoum" constituent une exception particulièrement remarquable.
Ci-contre: Portrait du Fayoum - © Association "Les amis de l'Egypte ancienne"


Même l’influence des arts étrangers, que les Egyptiens n’ignoraient pas, reste insignifiante. A moins que notre vision ne soit déformée, puisque l’art Egyptien nous est surtout connu par son expression funéraire. La vie quotidienne y est certes représentée, principalement dans les tombes des artisans et des notables, et il y eut des modes, telle celle que l’on voit sur les perruques portées aux différentes époques ou sur le mobilier représenté, mais la tradition n’a jamais perdu son emprise, au cours des siècles.

Pour autant, qu'ils soient sculpteurs de bas reliefs, de statuettes ou de statues colossales, peintres, architectes, bijoutiers, calligraphes, écrivains, poètes ou musiciens on ne peut pas douter qu'il y ait eu, chez eux, une part de créativité... mais qui fut rarement exprimée.

De nombreux sites internet se sont consacrés aux différentes formes d’art que nous avons citées. Nous nous limiterons donc ici aux grandes lignes, à chacun d’approfondir !

Un art simple et clair

L'art de l'Égypte donne une idée d’ordre et d’équilibre : les formes sont clairement délimitées, rangées, et soulignées par des aplats de couleur. Il en est de même pour l’écriture : les hiéroglyphes qui entrent dans la composition d’un mot sont parfois déplacés uniquement pour que le mot soit agréable à l’œil. Il faut aussi souligner la conscience des artisans, qui représentent fidèlement les modèles et gravent les hiéroglyphes sur les temples avec une profusion de détails qui sembleraient inutiles à la lecture.

© Alain Guilleux "Une promenade en Egypte"


La perspective est très fragmentaire (on superpose parfois des personnages pour donner la notion de différents plans), et s’il existe une différence entre la taille des personnages, c’est uniquement pour souligner leur rang social : les plus importants sont les plus grands. Les formes, les postures, les symboles et même le choix des couleurs restent très codifiés.

Les arts funéraires sont évidemment très soumis aux traditions religieuses : il ne s’agit pas de représenter fidèlement le portrait du personnage (que personne ne verra d’ailleurs, placé dans la tombe !), mais de le symboliser dans sa jeunesse, sa force et toutes ses qualités. Cela explique l’iconographie : visage actif (de profil), œil expressif (de face), torse vigoureux (de face), démarche décidée (de profil).

Résumé historique

Ancien Empire

Dès les débuts de l’Ancien Empire, les Egyptiens connaissaient les techniques de la céramique, de la métallurgie du cuivre et de l’or, du travail de la pierre. Ces arts s’expriment dans la perfection de statues réalistes (les scribes aux yeux incrustés de verre), d’abord de dimensions réduites puis de plus en plus grandes, représentant les hauts personnages "grandeur nature"… et bien au-delà, puisqu’il faut y inclure le gigantesque Sphinx de Gizeh. Notons bien sûr les bas-reliefs peints, l’évolution architecturale des pyramides d’abord tâtonnante puis atteignant la perfection. Les tombeaux se parent d’inscription hiéroglyphiques dont l’esthétique est déjà très aboutie.
Ci-contre: Le scribe du Louvre - © Association "Les amis de l'Egypte ancienne"


Au Moyen Empire

Après une période troublée (première période intermédiaire), le Moyen Empire s’empresse de renouer avec les traditions artistiques du glorieux passé des premières dynasties. Les artistes s’expriment à nouveau dans les statues, les temples, les parois sculptées, la bijouterie en or parfois incrustée de pierres. On voit apparaître les "statues cubes", qui permettent d’inscrire de longs textes relatifs au personnage représenté, et des sarcophages abondamment décorés. Le bois est plus souvent utilisé. Apparaissent également les objets en céramique glaçurée – souvent de couleur bleue (appelée à tort "faïence")

Ci-contre: Statue cube
© Association "Les amis de l'Egypte ancienne"

Au Nouvel Empire

Passée la seconde période intermédiaire, l’art opère une nouvelle restauration. Les temples se multiplient sur toute l’Egypte, avec des formes gigantesques, dans une prospérité débordante d’activité.
Le règne d’Akhénaton, comme nous l’avons dit, constitue une parenthèse politique, mais également artistique : les personnages prennent des formes souples, androgynes. Le retour aux traditions est ensuite brutal !
Ci-contre: Art du temps d'Akhénaton
© Alain Guilleux "Une promenade en Egypte"


Toutes les périodes suivantes s’efforceront de maintenir ou de retrouver les traditions de splendeur égyptienne, avec plus ou moins de bonheur. Les dernières dynasties "étrangères", les Grecs, les Romains apporteront leur touche personnelle (principalement sur les masques funéraires en résille de "faience", en bois ou plâtre doré, puis en panneaux de bois peint) sans pour autant s’écarter beaucoup de la tradition.


Et les collectionneurs ?

Certes, il existe des collectionneurs fortunés qui pourront acquérir des pièces de grande valeur artistique. Pour les autres, il reste quelques domaines relativement accessibles si l’on reste modeste quant à leur qualité, comme certaines petites statuettes funéraires (Ouchebtis), les amulettes représentant des dieux ou des symboles (œil Oudjat), les scarabées gravés, certaines statuettes en terre cuite ptolémaïques, quelques bijoux simples (colliers en perles de "faïence", etc).
Les numismates pourront se procurer des monnaies ptolémaïques (très grecques de style) ou de l’époque romaine (très… romaines !), avec de jolis portraits des souverains de l’époque…