Les cartes de la Méditerranée antique
Les Phéniciens
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PHENICIE: MONNAIES
Les commerçants phéniciens ont très longtemps pratiqué le troc et, ce qui peut surprendre, ne sont pas parmi les premiers à adopter la monnaie métallique. Elle ne s’impose qu’au moment ou Darius Ier réorganise son empire, et intégre la Phénicie dans la cinquième satrapie qui comprend la Syrie, la Palestine et Chypre, vers 480 av. J.-C.
Chaque cité frappe alors sa propre monnaie en argent, puis en bronze, à l’effigie du souverain, du dieu protecteur, ou de motifs locaux, et bien sûr des navires, des cèdres.
On distingue les monnaies de Sidon, Tyr, Byblos mais aussi d’Arados (Arwad) et Kition, Marathos, Berytos, Tripolis, etc.
De même, Carthage tardera à adopter la monnaie métallique. C’est surtout lorqu’elle s’affronte aux Grecs, en Sicile, vers 410 av. J.-C., qu’elle se décide à y recourir, car il faut bien payer les mercenaires ! Les monnaies s’inspirent tantôt des unités grecques (drachme), tantôt de la Mésopotamie (shekel) et adoptent des symboles locaux comme le cheval et le palmier, ou la déesse Tanit. Des ateliers monétaires fonctionneront à Palerme, Sélinonte et Motyé. D’autres monnaies apparaîtront essentiellement pour financer les armées lors des guerres puniques, avec une valeur qui décroît à mesure que Carthage s’affaiblit.
Byblos, v. 330 av.J.C. argent, diamètre 11mm |
BYBLOS Byblos, connue aussi sous le nom de 'Gebal', était située à 20 km au nord de Beyrouth. Pour le IVe siècle avant J.-C., nous connaissons les noms des rois suivants : Elpaal, Azbaal, Adramelek et Ainel. Ils présentent tous la même typologie monétaire. On remarque sur les monnaies le murex, coquillage très répandu dans la région, qui avait fait la richesse de Tyr et servait à teindre les étoffes précieuses pour leur donner la couleur pourpre.
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Arados, v. 400-350 av.J.C., argent, diamètre 12mm |
ARADOS Arados ou Rouad (Arad) aurait été fondée au VIIIe siècle avant J.-C. par des colons venant de Sidon. Elle est citée dans la Genèse (X, 18). La situation exceptionnelle de l'île, 0,4 km2, situé à trois kilomètres de la côte de Syrie entre Lattaquié et Tripolis en faisait un endroit stratégique de première importance. La ville était entourée d'une muraille défensive également utilisée comme digue contre les flots. Le port, tourné vers la terre, était protégé des tempêtes. Arados fut tour à tour tributaire des Égyptiens, des Assyriens, puis des Perses, mais conserva des dynastes locaux qui se maintinrent jusqu'à l'arrivée d'Alexandre le Grand. Straton, fils de Gerostratos roi d'Arados, fit sa soumission au conquérant en 333 avant J.-C., livra sa flotte et l'aida lors du siège de Tyr. Il conserva son trône.
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Sidon, v. 370 av.J.C., argent, diamètre 29,5mm |
SIDON Sidon était avec Tyr l'un des principaux ports de la côte phénicienne, essentiellement un port militaire. Le nouveau monnayage de Sidon commença en 112-111 avant J.-C. Pompée a maintenu le statut de cité libre, confirmé ensuite par Marc Antoine. Le monnayage autonome cessa en 30/29 avant J.-C.
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Marathos, v. 97, cuivre, diamètre 20,5mm |
MARATHOS Marathos était une vieille cité de Phénicie, ennemie héréditaire d'Arados. Alors que la cité maritime était longtemps restée sous influence séleucide, sa rivale était entrée dans l'orbite lagide. Arados redevint indépendante en 259 avant J.-C. Après Antiochus III et la paix d'Apamée, la puissance égyptienne s'amoindrit dans la région, surtout sous Ptolémée V (204-180 av.J.-C.) qui perdit la plus grande partie des possessions de Syrie. Finalement, Marathos fut détruite par sa rivale entre 140 et 137 avant J.-C., date de la création du nouveau monnayage civique d'Arados. Après la destruction de Marathos, les vainqueurs fondèrent une colonie sur les ruines de la cité.
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Tyr, v. 33, argent, diamètre 21,5mm |
TYR Tyr, d'après la tradition semble avoir été fondée par des colons venant de Sidon, sa grande rivale. Des colons tyriens fondèrent Carthage en 814 avant J.-C. Tyr était l'un des principaux ports de Phénicie et l'une des places commerciales les plus importantes de la Méditerranée Orientale. Tyr refusa de se soumettre à Alexandre le Grand en 332 avant J.-C. Le siège de la ville dura sept mois de janvier à août dans des conditions très difficiles. Alexandre se montra impitoyable et fit massacrer ou réduisit en esclavage la population. Tyr ne disparut pas, fut rebâtie. Après la mort d'Alexandre, elle changea souvent de maître : Perdiccas en 321 AC., Ptolémée l'année suivante, puis ce fut le tour d'Antigone le Borgne en 314 avant de repasser dans les mains de Ptolémée deux ans plus tard. En 294 avant J.-C., Tyr entra dans l'orbite séleucide. Après 274 avant J.-C., une nouvelle ère semble débuter pour Tyr. La ville sera autonome après 126 avant J.-C. et connaîtra un nouvel essor politique et économique sans oublier monétaire qui perdurera sous la domination romaine.
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Carthage, v. 410-380 av.J.-C., argent, diamètre 27mm |
CARTHAGE Carthage fut fondée en 814 avant J.-C., selon la tradition par des colons de Tyr. Virgile a immortalisé le conflit mortel qui devait opposer Carthage et Rome dans l'Énéide, mettant en scène Énée, qui souhaitait se rendre en Italie, et la reine de Carthage, Didon, qui voulait le retenir auprès de lui. Avant de se suicider après son départ, elle aurait lancé la malédiction qui devait peser sur Rome et Carthage jusqu'à la destruction de la seconde par la première en 146 avant J.-C. Entre le Ve et le IVe siècle avant J.-C., les ennemis les plus redoutables des Carthaginois en Méditerranée Occidentale furent les Grecs d'Italie du Sud et de Sicile. Gélon avait déjà écrasé les Carthaginois à Himère en 480 avant J.-C. et Agathoklès, qui devait prendre le titre de roi en 304 avant J.-C., avait envahi l'Afrique en 310 avant J.-C. Battu finalement en 307, il avait dû se retirer en Sicile et signer la paix avec les Carthaginois.
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