La « pierre de Roseau » dont il est question dans l’article d’aujourd’hui est l’exemple typique d’un objet sur lequel chacun a projeté ses désirs et ses croyances, sans qu’il y ait d’analyse totalement objective basée sur des connaissances solides.
Ainsi Heinrich Schliemann, lorsqu’il se mit en tête de retrouver les grands sites de la guerre de Troie eut-il des intuitions phénoménales, puisqu’il découvrit successivement les sites de Troie et de Mycènes. Malgré tous ses mérites d’archéologue autodidacte, cela ne l’empêcha pas d’annoncer qu’il avait découvert le trésor de Priam à Troie, et le masque funéraire d’Agamemnon à Mycènes. Ce n’était pas le cas.
Les scientifiques, eux, font évidemment passer le savoir avant ce qu’ils croient ou désirent. Pourtant les exemples de sciences mises au service d’une idéologie ne manquent pas – mais bien sûr, il ne s’agit pas alors de vrais scientifiques, dit-on parfois… après coup.
Méfions-nous des positions que nous adoptons trop vite. Aujourd’hui, l’internet et la télévision mettent toute la connaissance à notre portée. Il est donc facile de « croire que l’on sait ».
De ce fait, il faut se méfier plus encore de ceux qui parlent ou écrivent en ne choisissant, dans le savoir existant, que les éléments qui vont dans le sens de ce qu’ils désirent prouver. Ils sont hélas plus nombreux qu’on ne le pense, et là, il s’agit bien de manipulation…
René Kauffmann