Le mois dernier, mon ordinateur est tombé en panne. Il avait 8 ans, et compte tenu du nombre croissant de messages du genre « votre système n’est pas optimisé pour ce site », j’ai franchi le pas, et j’ai changé de machine. Le piège !
« Obsolescence programmée », dit-on: après 8 ans, tout appareil doit tomber en panne afin qu’on le renouvelle… Qu’importe si les autres composants sont encore bons (ce qui est un défaut pour les qualiticiens: l’idéal serait que tout s’effondre en même temps comme la 2CV de Bourvil dans « le Corniaud »). Qu’importe si de précieuses matières premières sont perdues.
Ainsi donc, un composant sans doute réparable, et une foule d’autres encore utilisables, sont passés à la poubelle. Pire, lorsque la machine fut en place, j’ai constaté que la souris, la webcam et la carte Wifi n’étaient plus « compatibles », et que le scanner n’était plus « maintenu ».
Côté logiciel, ce n’est pas mieux: de nombreuses actions devenaient impossibles, et mon ancienne messagerie (gratuite) a été remplacée par une nouvelle version (payante), nettement moins performante. J’en ai donc adopté une autre. Cerise sur le gâteau: j’ai alors eu l’explication d’un mystère: depuis quelques semaines, je ne recevais plus de messages de mon entreprise préférée. Explication: mon serveur les déclarait comme « spam », et la messagerie les détruisait sans même le signaler.
Mais qu’est-ce que c’est que ce progrès qui vous fait détruire des objets en bon état, pollue la planète, offre des choses inutiles, en supprime des utiles, qui décide pour vous de ce qu’il faut jeter ou acheter, de ce qui vous intéresse ou non? On peut penser ce qu’on veut du progrès : il est temps d’en mesurer les limites… ce qui introduit l’article suivant.
I-pad années 60
René Kauffmann