Comment trouver un site archéologique perdu dans la nature?
Jusqu’à une date récente, c’était souvent rudement difficile. Les cartes étaient rares et imprécises, bien qu’en France, nous ayons la chance de disposer de la collection de la « Carte Archéologique de la Gaule » lancée dès 1931 par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Cette collection recense et publie, pour chaque département, les découvertes de l’âge du Fer au début du Moyen-âge (cliquer sur l’image).
A l’heure du GPS, il était normal que les choses changent, et effectivement, elles commencent à bouger. Cependant, sur les pages internet qui traitent du sujet, l’affichage des coordonnées est loin d’être généralisé (dommage, Messieurs, faites un effort!). Heureusement quelques passionnés se sont mis à l’œuvre, dont l’AnticoPédie qui dès 2010 a proposé une carte interactive des sites et musées archéologiques de France. Celle-ci a évolué l’an dernier, prenant la forme d’une carte Google Map.
Très récemment, une carte des sites archéologiques et musées de la Grèce Antique est venue s’y ajouter. D’autres sont en projet.
Voilà enfin qui permet de trouver sereinement un site peu connu, voire un musée (difficile de repérer celui d’un village grec dont les rues n’ont pas de nom!). Ce travail a été riche d’enseignements dont nous souhaitions vous faire profiter ici.
Car vous pouvez souhaiter faire une carte de… ce que vous voudrez (les stades du monde, des restaurants, des théâtres…), et pour la partager, point n’est besoin de disposer d’un site internet ou d’un blog: vous pouvez la créer et la mettre en ligne facilement, la faire connaître par votre messagerie ou vos réseaux sociaux habituels.
Comment réaliser une carte précise?
Il y a quelques années, c’étaient les outils techniques qui manquaient. Aujourd’hui, rien de plus simple, il en existe une foule. Voyez CECI. La trame d’une carte se réalise en quelques minutes, avec toutes les options (affichage format « carte », vue « satellite » etc.). Reste à y poser les points intéressants. Et c’est là que commence la grande collecte. Une fois n’est pas coutume et pour une fois, nous allons visiter la « cuisine » de l’AnticoPédie.
Détecter, lister, décrire les sites
Un long travail de compilation commence, à partir de sites et sources diverses n’utilisant souvent que la langue originale du pays, parfois l’anglais. Il faut trier aussi: jusqu’où faut-il aller? Mentionner trois pierres isolées qui ne parleront qu’aux professionnels?
Enfin, rédigeons pour chacun une petite notice, sans oublier un lien vers un site « pour en savoir plus ».
Se doter d’un tableau pour noter tous les éléments ne sera pas inutile, ne serait-ce que pour éviter les doublons (pour ma part, je note titre, type, commentaire, coordonnées GPS, lien Web associé et image jointe).
Petit problème linguistique à ne pas oublier: votre carte sera mondialement accessible, mais vraisemblablement, seuls les francophones pourront en profiter pleinement, puisque votre texte sera en français et vos liens privilégieront les sites francophones. Nous avons aussi, sur notre carte, privilégié l’écriture française des lieux présentés (Corfou et non Kerkyra, Egine et non Aigina, etc.)… Ce n’est pas un détail!
Les localiser sur la carte
On comprend bien que les sites fraîchement découverts soient situés vaguement par les chercheurs: on voit suffisamment de « promeneurs » armés d’un détecteur de métaux, errer sur les traces des camionnettes des archéologues. Mais même pour les sites bien connus, les sources mentionnent rarement une localisation précise, et les cartes pointent très approximativement sur le centre de la commune la plus proche.
Dans tous les cas, il faut vérifier, sur Google Earth par exemple. Bien sûr, si vous cherchez l’entrée d’une grotte, elle restera invisible, mais heureusement des touristes épinglent sur la carte des photos (Panoramio ou autres). Merci à tous ces anonymes!
Illustrer la notice
Une ou deux images aideront, plus vite que le lien, à évaluer si le site mérite ou non une visite. L’ennui est -comme nous l’avons déjà dit- qu’il n’est pas question de s’approprier les images publiées par d’autres! Gare aux procès pour droits d’auteur! Il ne reste qu’à utiliser vos propres images, ou à « faire appel à un ami », comme on dit dans certains jeux.
Une solution efficace est la création d’un forum ou d’un groupe d’échange, qui réunira des personnes de bonne volonté, dont chacune pourra apporter des informations et des images, mais aussi échanger sur les caractéristiques des sites et musées, qui évoluent très vite: certains ferment pour travaux, de nouveaux apparaissent, d’autres changent d’adresse internet (l’AnticoPédie effectue plus de mille mises à jour chaque année sur ses liens externes). Et échanger quelques « tuyaux » même touristiques, sur les villes d’art, n’est jamais inutile!