On imagine sans peine la perplexité des archéologues lorsqu’ils découvrent un objet inconnu ou incomplet. A quoi peut-il bien servir ?
Si vous connaissez notre jeu du Cékoistruc, vous savez qu’il faut de l’intuition, mais surtout des compétences pointues et une bonne culture générale.
Google-qui-sait-tout ne vous apportera a priori pas beaucoup d’aide.
Il arrive aussi que les connaissances, insuffisantes au moment de la découverte, s’enrichissent par la suite et viennent remettre en cause la première interprétation.
Ainsi, quand Sir Arthur Evans découvrit en Crète, dans le palais minoen de Cnossos ces fragments de fresques (entourés de blanc ci-dessous), il les interpréta comme un jeune homme récoltant le safran.
Il a fallu découvrir d’autres fresques où des singes bleus étaient fréquemment représentés pour comprendre le vrai sens de la fresque, désormais corrigée ainsi:
Un fragment de la queue du singe, passé inaperçu à l’origine, était d’ailleurs visible…
A mesure qu’elles progressent, les connaissances et les méthodes d’analyse conduisent souvent à revoir la datation d’un objet ou sa provenance, voire à statuer sur son authenticité. Le métier d’archéologue impose donc, de plus, beaucoup de prudence et d’humilité.
Mais finalement, n’en est-il pas ainsi pour chacun de nous? Ne faut-il pas savoir remettre en cause même nos certitudes ?
Il y a 2 000 ans, les philosophes nous l’enseignaient déjà. Puis vint le temps des doctrines.
Et c’est justement aujourd’hui, alors les convictions de certains conduisent encore à des massacres, que les auteurs antiques disparaissent du programme des collèges. Dommage.