La culture antique prend aussi un mauvais coup du côté de l’Egypte. Au nouveau programme de 6ème – suite à la réforme des collèges encore – figure le retour de la Préhistoire, mais aussi l’ajout de gros chapitres sur l’Histoire des religions et des « mondes lointains » (Chine et Inde), ce qui réduit d’autant la place accordée à l’Egypte, un tout petit chapitre (sur 28), dans le thème « l’Orient ancien ».
Depuis Napoléon, la France était pourtant au premier rang des passionnés des mystères de l’Egypte… Faudra-t-il se contenter de nos (superbes) musées et expositions? Car du côté « visitez l’Egypte », la situation n’est pas enthousiasmante non plus.
Le temps où l’Egypte rayonnait sur le tourisme international est désormais révolu. Alors qu’elle accueillait 14,7 millions de touristes en 2010, elle avait déjà perdu près de 40 % de sa fréquentation en 2013. Instabilité, peur des attentats, on comptait environ 9 millions de visiteurs en 2015, un chiffre toujours en chute libre qui devrait baisser encore de 45 ou 50 % en 2016.
Les Russes étaient les premiers clients des stations balnéaires de la mer Rouge. Depuis l’attentat du 31 octobre 2015 contre l’avion de la compagnie MetroJet, 80 % des hôtels sont fermés à Sharm el-Sheikh.
Du côté des Français, ce n’est pas mieux. Avec autrefois près de 600000 touristes par an, seuls 68000 Français se sont rendus en Egypte entre janvier et août 2016, et le crash du vol EgyptAir Paris-le Caire le 19 mai est un nouveau coup dur.
Car le touriste français constituait près de la moitié du contingent des croisières sur le Nil, séjournait plus longtemps et dépensait plus que les autres. Conséquences: une forte hausse du chômage, des hôtels déserts et, le long de la promenade qui a fait la renommée d’Assouan, un amas de bateaux fantômes.
Au salon du Tourisme de septembre 2016, à Paris, Yehia Rashed, ministre égyptien du tourisme, a tenté de rassurer touristes et voyagistes. Une campagne publicitaire de 63 millions d’euros sur trois ans est engagée malgré les difficultés financières du pays, et l’on cherche désespérément à attirer sur la ligne Paris-Egypte les vols de compagnies low-cost. Cela suffira-t-il à sauver la magie de l’Egypte Antique?