Et voilà, tous les ingrédients sont désormais réunis pour que vous puissiez suivre les cours de l’Académie de Platon, participer à ceux d’Aristote aux côtés du jeune Alexandre, assister aux jeux du cirque de Rome, à la mort de Jules César, à la bataille de Marathon ou au jubilé de Ramsès II.
La technologie est prête, et vous voici entraînés dans une réalité virtuelle qui, compte tenu des évolutions des matériels, vous semblera plus réelle que virtuelle. Les décors existent.
Vous en trouverez des centaines sur internet, et souvent dans les sites archéologiques et les musées, où un casque 3D vous permet de visualiser les monuments aujourd’hui en ruine, tels qu’ils étaient au temps de leur splendeur.
On citera, comme excellent exemple, les travaux conduits par le CIREVE, université de Caen, qui vous permettent de vous promener dans la Rome du début du 4e siècle, au temps de Constantin, et même d’y croiser des personnages au détour du forum ou des thermes…
Il ne reste qu’à vous immerger dans ce cadre, avec quelques amis et, par exemple, votre philosophe préféré, un mathématicien ou même une statue.
En effet, il est facile de récupérer, par exemple, un buste de Platon, de l’animer et de lui faire exposer le livre 2 de « la République ». On a assez parlé des logiciels de deepfake qui permettent aujourd’hui de faire dire n’importe quoi à n’importe qui (politicien, animal ou objet).
Mais cela ne s’arrêtera pas là. Soit l’un des participants pourra prendre l’apparence de Platon et discuter ensuite avec vous de sa doctrine, soit une intelligence artificielle jouera ce rôle, la discussion reposant par exemple sur l’analyse des citations du personnage.
Vous pourrez aussi accompagner Aristote autour de l’Acropole, en compagnie d’autres disciples vêtus comme il se doit, discuter avec lui mais aussi entre vous et dans la langue de votre choix (français ou grec ancien ?).
C’est aujourd’hui parfaitement réalisable et de nombreux espaces de loisirs offrent désormais la possibilité à plusieurs joueurs d’agir ensemble – dans une quête ludique, soit, mais la démarche existe.
Dans des jeux d’évasion – les escape games, on n’échappe pas aux anglicismes – tels que « Beyond Medusa’s Gate » réalisé par le français Ubisoft (eh oui…), vous vous trouvez dans la peau et les vêtements d’un personnage que vous choisissez (Avatar n’est pas un mot anglais, c’est indien).
Il s’agira de résoudre des énigmes en coopérant avec les autres participants. Vous voyez les autres joueurs (actuellement, 2 ou 4 personnages sont « présents » simultanément sur la scène), et vous pouvez les voir, leur parler, les entendre, les toucher même…
Réunissons tout cela, et vous voici prêt à une plongée vertigineuse dans le temps . Quand on dit que le voyage en « immersion » est le meilleur moyen d’apprendre une langue étrangère, ceci pourra-t-il animer les cours de latin, de grec, ou d’écriture hiéroglyphique dans la maison de vie du temple de Thot?
C’est tentant, non? Alors… A vos souris!